Il revient ainsi aux sophistes le mérite d'avoir su problématiser la notion traditionnelle de justice (dikè).
Les sophistes ont su distinguer dans son originalité un sens précis de justice : le juste selon la loi (nomos). Cette justice n'est pas immuable et sacrée, mais régie par l'artifice de la convention, qui est relative à chaque époque et chaque Cité. Ici, les hommes ont convenus qu'il serait juste d'être gouverné par un roi, ailleurs que seule une démocratie serait juste, etc.
C'est ce qu'on appellerait aujourd'hui le droit positif, qui diffère grandement d'une société à l'autre. Au lieu d'identifier la justice humaine et la justice naturelle comme homogènes, les sophistes les ont opposées. La justice humaine est artificielle, car elle introduit entre des individus différents, faibles et puissants, l'égalité de la loi, pour régler leurs différends.
La justice humaine s'oppose, selon les sophistes, au juste selon la nature (physis) qui est inégalitaire : par nature, le plus fort et le meilleur doit avoir la meilleure part, le juste est l'avantageux pour le plus fort. Ainsi, la nature justifie le tyran qui a su s'emparer du pouvoir et s'y maintenir par ses qualités individuelles.
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